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Le Génie et le Vieillard des Pyramides

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TRÉSOR DES SCIENCES OCCULTES
INTRODUCTION (5/5)

      Lorsque j'ouvris les yeux, la lampe avait disparu, le jour éclairait la chambre et les rayons du soleil y pénétraient ; le vieillard se promenait des livres à la main : le mouvement que je fis interrompit sa lecture, il me regarda en souriant, je me levai avec précipitation et je volai dans ses bras qu'il m'ouvrit ; mon père, je vous salue : vous avez bien reposé me dit-il, mon cher fils, j'en juge par le calme qui règne sur votre visage : rendez hommage à Dieu qui vous a permis de jouir encore de ce beau jour qui vous éclaire, et avant que de vous initier aux mystères de la sagesse, j'aurai un entretien avec vous sur un point de ma doctrine qui exige des développements. Il me présenta un livre, et l'ouvrit en me disant : voici à la première page, la prière que vous devez adresser au Grand Etre ; et je lus la pr ière que j'ai revue depuis à la fin du cahier des talismans dont je parlerai plus tard : elle est intitulé Oraison des Sages.

      Dès que j'eus fini, il me dit, mon cher fils, je vous ai parlé des esprits qui peuplent le ciel, la mer, la terre et le feu, c'est-à-dire les éléments. Je vous ai dit un mot des génies, je vais entrer dans de plus grands détails afin d'étendre les bornes de votre intelligence et vous donner les moyens de pénétrer, de concevoir les mystères sacrés qui vont vous être dévoilés.

      Lorsque l'univers fut plein de vie, ce fils unique, ce Dieu engendré avait reçu la figure sphérique la plus parfaite de toutes : il était assujetti au mouvement circulaire, le plus simple de tous, le plus convenable à sa forme. L'Etre suprême jeta des regards de complaisance sur son ouvrage ; et l'ayant rapproché du modèle qu'il suivait dans ses opérations, il reconnut avec plaisir que les traits principaux de l'original se retraçaient dans la copie. Il ne lui accorda point l'éternité, ces deux mondes ne pouvant avoir les mêmes perfections. Il fit le temps, cette image mobile de l'immobile éternité, qui mesure la durée du monde sensible comme l'éternité mesure celle du monde intellectuel ; et pour qu'il laissa des traces de sa présence et de ses mouvements ; l'Etre Suprême alluma le soleil et le lança avec les autres planètes dans la vaste solitude des airs : c'est de là que cet astre inonde le ciel de sa lumière.

      L'auteur de toutes choses adressa ensuite la parole aux génies à qui il devait confier l'administration des astres.

      « Dieux, qui me devez la naissance, écoutez mes ordres souverains. Vous n'avez pas de droits à l'immortalité ; mais vous y participerez par le pouvoir de ma volonté, plus forte que les liens qui unissent les parties dont vous êtes composés. Il reste pour la perfection de ce grand tout, à remplir d'habitants, les mers, la terre et les airs : s'ils me devaient immédiatement le jour, soustraits à l'empire de la mort, ils deviendraient égaux aux Dieux mêmes. Je me repose donc sur vous du soin de les produire. Dépositaire de ma puissance, unissez à des corps périssables les grâces d'immortalité que vous allez recevoir de mes mains. Formez en particulier des êtres qui commandent aux autres animaux et vous soient soumis ; qu'ils naissent par vos ordres, qu'ils croissent par vos bienfaits, et qu'après leur mort ils se réunissent à vous et partagent votre bonheur. »

      Il dit, et soudain, versant dans la coupe où il avait pétri l'âme du monde, les restes de cette âme tenus en réserve, il en composa les âmes particulières ; et joignant à celles des hommes une parcelle de l'essence divine, il leur attacha des destinées irrévocables ; ayant ensuite ordonné aux dieux inférieurs de les révêtir successivement de corps mortels, de pourvoir à leurs besoins et de les gouverner : l'Etre Suprême rentra dans le repos éternel. Les Dieux inférieurs, en nous formant, furent obligés d'employer les mêmes moyens que lui, et de là les maladies du corps et celles de l'âme encore plus dangereuses. Tout ce qui est bien dans l'univers en général, et dans l'homme en particulier, dérive du Dieu Suprême ; tout ce qui s'y trouve de défectueux, vient des vices inhérents à la matière.

      La terre et les cieux sont donc peuplés, mon cher fils, de génies auxquels l'Etre suprême a confié l'administration de l'univers ; il les a distribués partout où la nature paraît animée, mais principalement dans ces régions qui s'étendent autour et au-dessus de nous, depuis la terre jusqu'à la sphère de la lune. C'est-là qu'exerçant une immense autorité, ils dispensent la vie et la mort, les biens et les maux, la lumière et les ténèbres.

      Chaque peuple, chaque individu trouve dans ces agents invisibles un ami ardent à le protéger, un ennemi non moins ardent à le poursuivre. Ils sont revêtus d'un corps aérien, leur essence tient le milieu entre la nature divine et la nature, ils nous surpassent en intelligence ; quelques-uns sont sujets à nos passions, la plupart à des changements qui les font passer à un rang supérieur. Car le peuple innombrable des esprits est divisé en quatre classes principales ; la première est celle des Etres parfaits, que le vulgaire adore et qui résident dans les astres ; la seconde, celle des génies proprement dits et dont je vous entretiens ; la troisième, celle des Etres moins parfaits et qui cependant rendent de grands services à l'humanité ; la quatrième, celles de nos âmes, après qu'elles sont séparées des corps qu'elles habitaient. Nous décernons aux trois premières des honneurs qui deviendront un jour le partage de la nature si nous cultivons exclusivement la sagesse et la vertu.

      Pour vous rendre plus sensible ce que je vous ai avancé relativement aux génies, je vais vous rapporter ce qui m'est arrivé avec celui qui m'est soumis. Sachez, d'ailleurs, qu'ils ne se communiquent qu'aux âmes depuis longtemps préparées pour la méditation et la prière. L'empire que j'ai obtenu sur mon génie est le résultat de ma constance dans la pratique des vertus. Dans le principe je ne le voyais que rarement ; un jour cédant à mes instances réitérées il me transporta dans l'empire des esprits. Ecoutez, mon fils, le récit de mon voyage.

      Le moment du départ étant arrivé, je sentis mon âme se dégager des liens qui l'attachaient au corps, et je me trouvai au milieu d'un nouveau monde de substances animées bonnes ou malfaisantes, gaies ou tristes, prudentes ou étourdies : nous les suivîmes pendant quelque temps, et je crus reconnaître qu'elles dirigent les intérêts des états et ceux des particuliers, les recherches des sages et les opinions de multitude.

      Bientôt une femme d'une taille gigantesque, étendit ses crêpes noirs sur la voûte des cieux ; et étant descendue lentement sur la terre, elle donna ses ordres au cortège dont elle était accompagnée. Nous nous glissâmes dans plusieurs maisons : le sommeil et ses ministres y répandaient des pavots à pleines mains; et, tandis que le silence et la paix s'asseyaient doucement auprès de l'homme vertueux ; les remords et les spectres effrayants secouaient avec violence le lit du scélérat.

      L'aurore et les heures ouvrent les barrières du jour, me dit mon conducteur, il est temps de nous élever dans les airs. Voyez les génies tutélaires de l'Egypte planer circulairement au-dessus des différentes villes de ces contrées qu'arrose le Nil, ils en écartent autant que possible, les maux dont elles sont menacées : cependant leurs campagnes vont être dévastées : car des génies enveloppés de nuages sombres s'avancent en grondant contre nous, et ils m'annoncent déjà l'arrivée d'une armée ennemie.

      Observez maintenant ces agents empressés, qui, d'un vol aussi rapide, aussi inquiet que celui de l'hirondelle, rasent la terre et portent de tous côtés des regards avides et perçants ; ce sont les inspecteurs des choses humaines : les uns répandent leur douce influence sur les mortels qu'ils protègent ; les autres détachent contre les forfaits l'implacable Némésis. Voyez ces médiateurs, ces interprètes qui montent et descendent sans cesse ; ils portent aux dieux vos vœux et vos offrandes ; ils nous rapportent les songes heureux ou funestes et les secrets de l'avenir, qui vous sont ensuite révélés par la bouche des oracles. Ô mon protecteur ! m'écriai-je tout-à-coup, voici des êtres dont la taille et l'air sinistre inspirent la terreur ; ils viennent à nous. Fuyons, me dit-il, ils sont malheureux, le bonheur des autres les irrite, et ils n'épargnent que ceux qui passent leur vie dans les souffrances et dans les pleurs. Echappés à leur fureur, nous trouvâmes des objets non moins affligeants. La discorde, source détestable et éternelle des dissensions qui tourmentent les hommes, marchait fièrement au-dessus de leur tête, et soufflait dans leur coeur l'outrage et la vengeance. D'un pas timide et les yeux baissés, les prières se traînaient sur ses traces, et tâchaient de ramener le calme partout où elles venaient se montrer. La gloire était poursuivie par l'envie, qui se déchirait elle-même les flancs, la vérité par l'imposture, qui changeait à chaque instant de masque ; chaque vertu par plusieurs vices qui portaient des filets ou des poignards.

      La fortune partit tout-à-coup : mon génie me dit, vous pouvez lui parler : je la félicitai des dons qu'elle distribuait aux mortels. Je ne donne point, me dit-elle d'un ton sérieux, mais je prête à grosse usure. En proférant ces paroles, elle trempait les fleurs et les fruits qu'elle tenait d'une main, dans une coupe empoisonnée qu'elle tenait de l'autre.

      Alors passèrent auprès de nous deux puissants génies qui laissaient après eux des longs sillons de lumière. L'un était celui de la guerre et l'autre celui de la sagesse.

      Des armées se rapprochent, me dit mon conducteur, elles sont sur le point d'en venir aux mains. La sagesse va se placer près du général dont la cause est juste et il sera vainqueur, car elle doit triompher de la valeur.

      Quittons ces sphères malheureuses, me dit mon génie, nous franchîmes avec la rapidité de l'éclair et de la pensée, les limites de l'empire des ténèbres et de la mort ; et nous étant élancés au-dessus de la sphère de la lune, nous parvînmes aux régions qui éclaire un jour éternel. Arrêtons-nous un instant, me dit le guide, jetez les yeux sur le magnifique spectacle qui vous entoure ; écoutez l'harmonie divine que produit la marche régulière des corps célestes, voyez comme à chaque planète, à chaque étoile, est attaché un génie qui dirige sa course. Ces astres sont peuplés d'intelligences sublimes et d'une nature supérieure à la nôtre.

      Pendant que les yeux fixés sur le soleil, je contemplais avec ravissement le génie dont le bras vigoureux poussait ce globe étincelant dans la carrière qu'il décrit, je le vis écarter avec fureur des âmes qui cherchaient à se plonger dans les flots bouillants de cet astre, afin de se purifier, mais elles n'étaient pas dignes de ce bonheur. Touché de leur infortune je priai mon conducteur de m'en dérober la vue et de me conduire au loin, vers une enceinte d'où s'échappaient des rayons d'une lumière plus éclatante. J'espérais entrevoir le souverain de l'univers, entouré des assistants de son trône, de ces êtres purs que nos philosophes appellent nombres, idées éternelles, génies des mortels. Il habite des lieux inaccessibles aux mortels, me dit le génie, offrons lui notre hommage et descendons sur la terre.

      A peine eut-il parlé que nous nous trouvâmes au lieu de notre départ, il me dit je vous ai fait connaître ce qui n'a jamais été permis à aucun mortel d'entrevoir : dès ce moment il ne m'est plus permis de vous rien cacher, et il me dévoila tous les mystères auxquels je vais vous faire participer, et pour vous convaincre de la vérité de tout ce que je vous ai annoncé, vous allez voir mon génie, qui deviendra le vôtre, puisque je vous ai adopté pour mon fils ; il ne verra en vous qu'un autre moi-même. Il prononça deux mots cabalistiques ; à l'instant je vis paraître un jeune homme de la plus belle taille, le reste de sa personne brillait de tous les agréments, et sur le sommet de sa tête s'élevait une flamme dont mes yeux ne pouvaient soutenir l'éclat : il dit en souriant au vieillard, plusieurs paroles que je ne compris pas ; celui-ci lui prit la main, et lui répondit ; puis le génie prit place à ses côtés.

      Il s'aperçut que la lumière m'avait ébloui ; lorsque vous serez initié aux mystères de la sagesse vous pourrez contempler ce feu sans danger et fixer même les rayons du soleil.




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